Volcan Acatenango : difficile mais pas impossible
Pour être honnête, l’un de mes objectifs en venant au Guatemala était de monter le volcan Acatenango. Pourquoi ? Car il fait face au volcan Fuego toujours en activité et pouvant déverser de la lave, de jour comme de nuit … Je vous laisse imaginer la scène !
Malheureusement, Fuego est entré en éruption juste après mon arrivée, causant des dizaines de morts, provoquant 24h de fermeture de l’aéroport et propageant des cendres, fumées et particules toxiques sur la région avoisinante … et donc jusqu’au volcan Acatenango. Bien que j’avais prévu de faire ce trek en fin de séjour que vous pouvez retrouver ici, j’ai tout de suite compris que cela allait être compliqué voire impossible !
Par chance, Acatenango a réouvert au public juste avant mon départ ! J’ai juste saisi cette opportunité de dingue. J’avais au préalable repérer une compagnie qui proposait ce trek : Soy Tours ! Son tarif défiait toute concurrence : 350Q pour le trek + 100Q d’entrée au volcan.
Attention : monter sur le volcan Acatenango sans guide est interdit
Ce qui est inclus dans le prix :
- un guide (1 guide pour 5 personnes, 2 guides pour 10 personnes etc ..)
- une nuit au campement sur le volcan avec l’équipement inclus
- un déjeuner (option pour végétariens)
- un diner
- un petit déjeuner
- transferts Antigua – Agence – entrée du trek
En option, vous pouvez louer un manteau, des gants, une écharpe, un baton de marche, un sac à dos (si vous ne voulez pas utiliser le vôtre). Il fait froid là haut !! Soyez préparés !
Pourquoi j’ai choisi cette agence ?
D’une part pour son prix, et d’autre part, pour un détail qui fait toute la différence : on vous porte directement l’équipement pour la nuit en haut ! En effet, dans toutes les autres agences, l’équipement est inclus dans le prix mais vous devez le porter vous-même jusqu’au campement, en plus de vos affaires personnelles !
Comment se déroule le trek ?
En 2 jours, 1 nuit. Et voici mon expérience …
Jour 1 :
On vient me chercher à votre hébergement à Antigua pour m’emmener à l’agence qui se situe non loin de l’entrée du trek. Gilmer Soy, le directeur de l’agence, nous explique les consignes, le déroulé du trek et les équipements en location. Vous allez également devoir régler l’excursion en liquide uniquement.
Puis, on nous emmène sur le lieu de départ du trek à environ 2000 m d’altitude. Vous vous souvenez peut-être de mon expérience avec l’altitude en Bolivie ici, ce trek va vite devenir un calvaire.
Pour être clair dès le départ, ça ne fait que de monter ! Il n’y aura pas de sentier plat durant les 4 à 5 heures, sauf à la fin sur une petite portion.
Comme je vous disais, il y a 1 guide pour 5 personnes. Notre groupe était composé de 9 personnes, soit 2 guides au total. Un pour mener le groupe, et un derrière pour les plus lents … comme moi. Clairement, nous étions l’un des premiers groupes à monter le volcan après la catastrophe Fuego !
Emportez le minimum d’affaires possible, de toute façon il n’y a pas de douche, seulement des toilettes sèches. Emportez de l’eau et des snacks.
La pente est rude et très inclinée, je dirais environ de 45 à 60° selon les passages. Le sentier est couvert de gravillons volcaniques et de terre humide ! L’effort est très TRES intense. Et avec l’altitude, encore plus ! Je ne fais jamais de sport mais j’ai une bonne forme physique. La clé est de ménager ses efforts ! Personnellement, j’avais l’impression de faire 5 pas et devoir m’arrêter tous les 50 mètres. J’étais rapidement à court de souffle, mon coeur battait à 200 que je sentais la pression dans mon crâne.
Une fille d’un autre groupe a carrément abandonné en pleurs dans les premières 20 minutes du trek ! Ne vous sentez pas obligé de suivre le rythme de ceux plus aguerris que vous.
Plusieurs petites pauses sont faites, avec une plus longue pause pour le déjeuner et à la moitié du trek. Vous verrez les différences dans la végétation, de la jungle à une végétation plus sèche. Buvez beaucoup !
Clairement, l’effort physique est très intense et c’est peut-être l’un des treks les plus difficiles que j’ai eu à faire. J’étais vraiment la personne le plus en difficulté de mon groupe, à tel point que les guides ont portés mon sac pour m’alléger. Ils ont été adorables car ce n’était pas du tout inclus dans le prix. Mais ça ne faisait aucune différence pour moi.
Malgré cela, j’ai pu monter jusqu’au campement à 3600 mètres d’altitude.
La vue est plutôt couverte, on ne voyait rien ! Dommage …
Puis il s’est mis à pleuvoir, enfin ! Eh oui, cela allait permettre de faire partir les nuages et apprécier la vue.
La nuit tombe rapidement. La seule source de lumière était un feu de camp et les lampes frontales. Le diner est servi après être réchauffé au feu de bois. Il est assez copieux : pâtes, frijoles et je-ne-me-souviens-plus. En dessert, nous aurons même droit à un chocolat chaud et des marshmallows grillés (mes premiers !!!)
Les nuages se sont dissipés, on peut admirer Fuego qui crache la fumée et les villages voisins illuminés. C’est magnifique !! Au loin, on peut également apercevoir l’alignement des volcans et le volcan Agua qui crache de la lave.
Enfin, l’heure d’aller se coucher … Ce que j’appréhendais également.
Le confort est très sommaire : une tente, un tapis de sol et un sac de couchage.
Jour 2 :
Après une courte nuit, sans problèmes respiratoires, on se lève à 3h30 du matin pour partir à 4h du matin. On se dirige vers le sommet du volcan. Nous sommes dans la nuit noire, il y a environ 1 heure de montée. Le sentier est comme celui de la veille. L’effort est encore plus rude. Tellement rude que je n’ai pas atteint le sommet. Je me suis arrêtée à 20 minutes de la fin. Je ne pouvais plus, à chaque pas que je faisais, je sentais que je pouvais m’évanouir. Alors j’ai décidé d’écouter mon corps. Malgré tout, le spectacle était dingue …
Quand aux autres, ils ont pu voir Fuego de plus près ! Le ciel était plutôt couvert alors il n’y avait pas de « vrai » lever de soleil.
On redescend pour prendre un petit déjeuner au campement. On replie bagage et on entame la descente. Le parcours est commun mais il y a des passages différents car plus facile je pense.
Vous pensiez que la montée était la partie la plus difficile, croyez-moi que la descente l’est tout autant. Vos genoux et vos pieds vont en prendre un coup ! Et parfois, il est plus facile de courir pour moins fatiguer ses genoux. Oui courir sur des pentes de 45° ! En tout cas, personnellement.
Ce qui est rigolo, c’est de voir les autres groupes monter pendant votre descente… Après le calvaire que vous avez vécu la veille, vous vous sentez désolés pour eux. Nous avons dû croiser au moins 6 ou 7 groupes alors que nous étions tous seuls la veille.
Lorsque vous apercevez la fin du trek, vous vous sentez envahis par un sentiment de bonheur et de soulagement ! Et vous êtes fiers de dire « je l’ai fait ! »
Après ça, on rend les affaires loués à l’agence. Et ils nous déposent à nos lieux d’hébergement à Antigua !
Acatenango est une expérience unique à vivre. Ma seule petite déception a été de ne pas voir de lave de Fuego comme sur les photos que j’ai pu voir … Ce sont les caprices de la nature ! Cette expérience va vous vider de votre énergie mais vous ressentirez un sentiment d’accomplissement personnel incroyable !
So.
Cela doit être magnifique en vrai. Mais une bonne condition physique est requise je pense
Merci pour ce récit 🙂
Ca parait un peu trop rude pour moi. Quel serait selon-toi le deuxième volcan « à faire » stp?
Salut Jonathan !
Si tu n’as pas « l’habitude » de monter des volcans (même sans trop d’altitude) c’est vrai que ça peut être vraiment compliqué ! Une autre alternative dans la région d’Antigua est de faire le volcan Pacaya. Moins haut et moins physique car il me semble qu’on y fait pas toute l’ascension. Mais je ne l’ai pas fait 😉
Merci pour ta réponse 🙂
Avais-tu aussi envisagé le San Pedro? Sur celui-la, l’aspect sécurité m’effraye un petit peu vu les témoignages récent de bandits y traînant.
Ps: Dans le plat pays qui est le mien, il n’y a pas trop de volcan en effet 😉
Non pas du tout… Du coup, le San Pedro se trouve au lac Atitlan dont j’y suis restée 1 seule nuit à cause des raisons que je cite dans cet
article. Apparemment il est possible de le faire seul mais je ne le recommanderai pas pour les raisons de sécurité que tu mentionnes mais également à cause de la nature qui peut vite changer, le fait de se perdre ou un accident. En tout cas, fonce, peu importe le volcan, l’expérience en est tellement gratifiante !
[…] Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à retrouver l’ascension du volcan d’Acatenango du point de vue masculin d’après Florian par ici. Et pour les femmes, du mien par là. […]